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           Avec Hélène Hernandez Infirmière, syndicaliste  
 et Sylviane Grelet Militante du Planning Familial  
          "Laïcité, santé et exercice de la médecine" 
          Cette conférence s’est construite à partir d’un 
          texte publié dans le journal Libération du 22/04/2004. C’est le cri 
          d‘alarme de praticiens-ne-s qui revendiquent la liberté à toute femmes 
          d’être soignée non comme un sujet appartenant à une communauté mais 
          comme un être libre et à égalité de tous les autres. En voici quelques 
          extraits : 
          Laïques et fiers de l'être 
          Permettez aux gynécologues obstétriciens qui écoutent et soignent les femmes de dire que le problème n'est pas dans les dimensions du voile ou du bandana ! Il est dans la liberté des femmes à décider de leur vie, à décider de leur corps. Là, toutes les religions s'y mettent : 
          Des groupes intégristes se sont introduits dans les hôpitaux pour 
          empêcher le fonctionnement des services. Les gynécologues 
          obstétriciens ont dû appeler la police pour protéger les femmes et les 
          personnels hospitaliers. 
          C'est l'Eglise catholique encore qui condamne les procréations médicalement assistées, même intra conjugales. 
          Une unité a fermé ses portes à la demande de l'évêché de Paris en 
          1986. 
          Les témoins de Jéhovah veulent nous faire signer des documents nous obligeant à ne pas faire de transfusions. Il faut pourtant redire que l'hémorragie lors de l'accouchement est la première cause de mortalité maternelle en France et qu'une étude américaine publiée en 2001 a montré que, chez les témoins de Jéhovah, la mortalité des femmes qui accouchent est quarante fois supérieure à celle des femmes qui n'appartiennent pas à ce groupe.. (…) 
          L'islam ne se contente pas de réclamer un examen des 
          patientes par des médecins ou des sages-femmes du même sexe. Les 
          gynécologues obstétriciens doivent demander au procureur de la République l'autorisation de faire une césarienne contre l'avis de la femme et/ou de son mari dans l'intérêt de l'enfant à naître. (Ils) sont  aussi sollicités pour faire des certificats de virginité à des jeunes filles traînées à l'hôpital par leur père ou leur mère. Notre devoir est 
          de refuser de produire ces documents au nom de la dignité de ces 
          jeunes femmes. 
          Alors, à l'heure où la société, majoritairement sans pratique religieuse, nous demande une médecine scientifique basée sur les preuves avec un risque thérapeutique voisin de zéro, ou le moindre défaut de l'enfant né nous est reproché, il faudrait que nous acceptions toutes les contraintes religieuses et supprimions planning familial, diagnostic prénatal, procréation médicalement assistée, pour nous consacrer à la réfection d'hymens et pourquoi pas demain à l'excision ! ! 
          En ce début de XXIème siècle, c'est à la
          déesse Raison qu'il faut d'urgence consacrer un jour chômé. 
          Jacques Lansac, Bernard Blanc, Joëlle Bélaïsch-Allart, Bruno Carbonne, Patricia
          Monnier-Barbarino, professeurs de gynécologie obstétrique, membres du Collège national de
          gynécologues et obstétriciens français. 
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